3 bonnes raisons d’utiliser le cuivre en conventionnel pour protéger le vignoble
Fongicide anti-mildiou incontournable en bio, le cuivre est aussi un allié précieux de la viticulture conventionnelle, pour sa complémentarité et sa capacité à limiter les résistances.
Le cuivre, réservé à la protection des vignes bio contre le mildiou ? Loin de là ! En France, en 2020, plus de 50 % des vignes qui ont reçu ce fongicide anti-mildiou n’étaient pas certifiées en agriculture biologique. Et ce chiffre a tendance à augmenter. Car la viticulture conventionnelle l’a bien compris : le cuivre a sa place dans tous les programmes de lutte contre ce champignon de par ses multiples avantages.
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Le cuivre, un levier intéressant dans le cadre de la gestion des résistances
En viticulture conventionnelle, les matières actives disponibles face au mildiou ont, dans leur majorité, une action unisite : elles ne s’attaquent qu’à une seule fonction du champignon parasite. Par exemple la respiration, ou encore la synthèse des protéines… L’ennui, c’est que face à ce type d’attaque localisée, le mildiou s’adapte. On parle alors de résistance aux produits. Pour éviter de développer ces résistances, l’Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV) recommande de coupler les unisites à des spécialités multisites, celles qui s’attaquent à plusieurs fonctions du mildiou. Avec ces matières actives, pas de risque de résistance.
Le plus connu de ces multisites anti-mildiou est le cuivre. Certes, il en existe d’autres. Mais ces autres solutions sont de moins en moins autorisées. Ainsi le zinèbe et le manèbe sont depuis longtemps hors-jeu. Quant au mancozèbe, son interdiction a pris effet en 2022. C’est aussi le cas du metirame, interdit depuis le début de l’année. Désormais, le cuivre fait partie des rares multisites efficaces contre le mildiou utilisable au vignoble.
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La complémentarité du cuivre pour lutter efficacement contre le mildiou
Les spécialités à base de cuivre, comme Nordox® 75 WG ou la gamme Kocide®, sont des fongicides à action exclusivement préventive : ces formulations s’attaquent aux spores de mildiou, évitant leur germination. Un mode d’action qui diffère des autres spécialités utilisées en conventionnel. Ainsi, la viticulture a depuis longtemps découvert l’effet « synergie » obtenu en associant, dans une même application, le cuivre à d’autres produits, de contact, pénétrants ou systémiques. Des doses faibles peuvent suffire : certains vignerons fractionnent une dose pleine de cuivre sur deux à trois applications, en complément d’autres molécules, afin de renforcer leur effet de protection.
Des associations souvent simples à mettre en place, car les produits à base de cuivre sont compatibles avec la plupart des produits phytosanitaires de protection du vignoble.
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Le cuivre, l’anti-mildiou polyvalent
Chez les conventionnels, les spécialités cupriques sont généralement utilisées en fin de saison, même si un usage en début de cycle en association avec des phosphonates est possible. Les viticulteurs peuvent ainsi réserver des spécialités limitées à une ou deux applications au stade le plus sensible : l’encadrement de la fleur. Mais surtout, le cuivre à ce moment bénéficie de nombreux avantages :
– Il retarde l’apparition du botrytis, grâce à un effet « barrière », empêchant le champignon de pénétrer dans les baies. Il limite aussi le développement de la pourriture acide.
– Des essais ont mis en avant le rôle du cuivre appliqué en fin de saison dans la lutte contre l’oïdium… de la saison suivante. En effet, la matière aurait un impact sur les cleistothèces, organes où patientent les spores d’oïdium en hiver.
– Le cuivre appliqué en dernier traitement favorise la conservation du feuillage. Or, des feuilles en bonne santé en fin de saison permettent une maturation idéale du raisin, un bon aoûtement des bois, ainsi qu’une mise en réserve optimale.
À retenir
– Le cuivre fait partie des derniers multisites efficaces contre le mildiou, donc des derniers produits ne présentant pas de risques de résistance.
– Utilisé en association, le cuivre renforce les autres produits grâce à son mode d’action complémentaire
– Le cuivre présente de nombreux avantages en fin de saison, notamment la lutte contre le botrytis, contre l’oïdium et la préservation du feuillage.